Fagget Fairys : Yum Yum !

Formé de MC Ena et DJ Sensimilla, ensembles sur scène comme à la ville, FAGGET FAIRYS n’a pas son pareil pour érotiser les dancefloors !
Fort du succès de son premier album “Feed The Horse”, le duo danois se produira ce samedi à Paris lors de la soirée Wet for Me*.
Une prestation très attendue !

Elena alias MC Ena a répondu à mes questions avec enthousiasme.

 

l_59eaf65d75cee0f5c81613947873de10Pour quelqu’un qui serait peu familier avec votre travail, comment le décrirais-tu ?
MC Ena : Il est aussi multiple que nous le sommes… Pop – mais infusé d’accents sombres par la techno, électro, balkanique, hip hop… Et un immense amour de la musique.

Qui considères-tu comme influences principales de votre travail ?
Les influences viennent de toute part… On a tous des sons différents qui nous poussent. Si j’ose dire, notre influence principale est venue de l’humeur dans laquelle on était pendant qu’on composait, ce qui a abouti à un albu. On avait une approche très intuitive et insouciante – on ne connaissait pas les règles, on l’a simplement fait.

D’après moi, ce qui vous rend assez unique, c’est cette influence bass music, grime. Je ne connais pas beaucoup de groupes queer ou même des groupes de filles dans ce style. Vous avez été remixées par des artistes “hardcore” de la scène bass comme Drop The Lime et AC Slater : un signe qui ne trompe pas ! Les avez-vous choisi personnellement ? D’où vient ce goût pour les lignes de basses puissantes ?
Uuuuh, nous somme des “BASS DRIVEN WOMEN” (« femmes mues par la basse ») ! Pour nous, tout est question de stimuler la partie inférieure du corps, haha ! Je crois que toutes les femmes peuvent se relier à ça – on a besoin d’un titre pour démarrer depuis les orteils et remonter… Enfin, c’est comme ça qu’on l’aime !
On a rencontré Luca (Drop The Lime) et Aaron (AC Slater) en 2007 par le biais d’Haldan Blecher, le fondateur du label et blog Palms Out Sounds, de New York. On a fini par signer notre première sortie sur Palms Out, l’EP Samo Ti // Uzela. Haldan nous a présentés, et c’est ainsi que la collaboration a démarré. Les gars ont fait un boulot incroyable, et nous les saluons pour leur travail et leurs accomplissements.

fagget-fairys1Dans votre nouvel album « Feed The Horse », on peut entendre les mêmes influences que dans votre 1er EP, mais il semble plus orienté “pop”. Est-ce que c’est une chose que vous avez délibérément souhaitée ? Est-ce que c’est la touche de votre producteur principal, Rasmus Bille Bähncke ? Ou bien est-ce que cela s’est produit au cours du processus d’enregistrement ?
La rencontre avec Rasmus a été une aventure géniale pour nous tous : on a beaucoup appris les uns des autres. Le fait que nous nous soyons trouvés, c’était complètement inattendu… C’était en 2007 lors de notre venue à NY pour la release party de notre EP. On avait besoin d’un endroit où dormir, et la maman de Carla nous a suggéré un compatriote et producteur danois, Rasmus Bille Bähncke, qui vivait aux EU depuis 5 ans à l’époque, travaillant avec Mary J. Blige, Sting… Et qui avait obtenu un Grammy pour les Backstreet Boys. Ils étaient voisins il y a des années, donc tout naturellement, nous l’avons contacté.
À peine arrivées, on est tombées amoureuse de l’homme – un esprit incroyable, donc nous l’avons invité à notre concert, il est venu et il nous a dit qu’on lui en avait mis plein la vue. On savait tous les trois qu’on devait aller en studio ensemble, donc le lendemain matin on a commencé à travailler dans son home studio. On a créé cet espace où rien n’était « juste ou faux » : tout pouvait être dit et fait, et on s’est simplement amusé. Chacun de nous trois a apporté quelque chose de spécifique : Carla et moi venons de la scène club, c’était notre point fort. Rasmus est extrêmement talentueux et habile… Et Carla et moi sommes intuitives. Donc le fait que l’album soit devenu plus pop que notre précédent opus est quelque chose de très naturel pour nous : on a tous les trois des goûts très variés en termes d’influences musicales, et Carla et moi adorons la bonne pop – un peu déviante. Et c’est ce qui me semble très fort dans cet album – oui il est pop, mais il est aussi beaucoup d’autres choses, et je crois que cette scène underground d’où nous venons s’est très bien mêlée avec la bonne oreille de Rasmus. En même temps, c’était très important pour nous que l’album ne soit pas surproduit, mais garde son caractère spontané et nerveux.

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Avec qui aimeriez-vous collaborer ?
On a partagé la scène avec beaucoup de supers artistes… dans tous les genres. Par exemple, on est assez fans du duo de DJ – producteurs suisse Round Table Knights… on a joué avec eux à Vienne il y a un mois, et on a adoré leur style. L’argentin Douster est également quelqu’un à surveiller… il apporte une bouffée d’air frais sur la scène club, et je pense qu’on pourrait faire quelque chose de sympa ensemble.

 

 
Vous vous revendiquez en tant que groupe lesbien. Pourquoi pensez-vous que c’est important de mettre l’accent là-dessus ?
Grandir en tant qu’homo, et ne pas avoir de groupe ouvertement homo à qui s’identifier… Enfin, il y en a certainement beaucoup, mais nous avons pu remarquer que les labels et les managers ont encore cette perception complètement dépassée, sur le fait qu’être ouvertement gay est mauvais pour le business car cela va repousser soit le public masculin soit le public féminin. À notre avis, c’est des conneries.
Ce n’est pas une déclaration politique de notre part… c’est simplement ce que nous sommes, donc pourquoi ne pas l’être ouvertement. C’était important aussi d’y apporter une touche d’humour, d’où le nom du groupe. Et c’est génial d’avoir tout ce soutien super mignon de jeunes gays partout dans le monde, nous remerciant d’être out et fières.
En même temps, certains nous ont accusées d’être les “Nouvelles t.A.T.u” (faux groupe lesbien de Russie)… Ahaha ! C’est hilarant, je veux dire… allons ! On est ensemble depuis trois ans et demi – je ne crois même pas que leur arnaque ait duré aussi longtemps !
D’un autre côté, c’est peut-être facile d’être homo au Danemark, mais ce n’est pas le cas partout, malheureusement. J’espère que la jeune génération de clubbers et amoureux de la musique grandiront avec une plus grande acceptation de la diversité et de l’individualité, ce qui me semble être le cas.

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Est-ce que tu penses qu’il y a une certaine magie qui opère quand deux amoureux(ses) créent ensemble? Est-ce que tu penses que cela se ressent dans votre musique ?
Carrément ! Enfin, je peux uniquement répondre pour nous, bien sur ! Nous nous nourrissons mutuellement de notre énergie, et nous sommes nos plus grandes fans et supporter l’une pour l’autre. On adore passer du temps ensemble, travailler, dormir, rêver, créer, faire l’amour… whatever. Cela marche pour nous, et c’est toujours très honnête et enjoué. On a les mêmes goûts et la même vision pour tout ce qui concerne notre vie – on partage nos buts et nos rêves, et c’est vraiment incroyable que nous puissions canaliser toutes nos énergies pour que cela se produise ! Nous avons une compréhension mutuelle unique, ce qui bien sûr aurait été différent si nous n’étions pas en couple. Et je pense que cela se sent dans notre musique, surtout quand on joue en live !

À quoi ressemble la scène indé lesbienne au Danemark ? Quelles sont les similitudes et les différences par rapport aux autres scènes lesbiennes que vous connaissez dans le monde ?
Je crois que c’est à peu près la même chose partout où nous sommes allées : il y a une énorme scène mainstream où elles veulent uniquement entendre des tubes des années 80 et chanter en choeur. Et bien sûr, dans chaque ville, il y a les “lesbiennes cool”, qui organisent des soirées gay/straight underground. Au Danemark c’est juste après que « Feed The Horse » est devenu un succès radio grand public qu’on a été invitées par la grosse scène gay, et on s’est beaucoup amusé !

Quels sont les ingrédients pour jouer un concert excitant et réussi ?
Le fait qu’il y ait une bonne vibe… On se nourrit vraiment de l’énergie du public !

 

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Qu’avez-vous écouté récemment ?
Dernièrement ce qui a beaucoup tourné sur nos platines c’est le premier album des XX, Mike Snow, Giana Factory (écoutez leur premier album, “Bloddy Game”), Extrawelt, et beaucoup de titres club, bien sûr.

Quels sont vos projets pour 2010 ?
En plus de notre configuration habituelle, qui est une configuration très freestyle sur la base DJ-MC (on ADORE), on a commencé à travailler avec un groupe, pas un « groupe groupe », mais un mélange d’incroyables samples live de rythmes techno et d’un synthé dément, et moi qui saute partout en essayant de reprendre mon souffle pour chanter et Carla s’occupe de l’ordinateur, des différents effets et samples. On a fait un concert au Danemark, c’était génial… En fait c’est vraiment amusant pour nous d’essayer ça, et notre projet c’est de tourner dans les festivals avec cette configuration-là également. On a fait des edits et réarrangé les chansons, et je sens que ça marche très bien.
Et ensuite notre projet c’est de recommencer à composer en 2010 – c’était bien de faire une pause – j’ai particulièrement ressenti le besoin d’absorber tout ce qui s’est passé et de l’intérioriser. Donc au programme en 2010 encore plus de musique, et espérons plus de concerts tout autour de cette incroyable planète.

Vous faites partie du collectif ArtRebels. Tu aimerais nous dire en dire quelques mots ?
C’est un collectif de designers, d’artistes, de musiciens, vj’s, réalisateurs et autres âmes créatives. Fondé en 2007 par Carla, il a grandi pour se transformer en agence de pub alternative.
On a aussi notre association HeartRebels qui est en ce moment sur un projet appelé « Art To Action – Social Innovation Ghana », qui aide à l’élaboration d’ateliers et de projets dans une maison de jeunes au Ghana. Une facette importante d’ArtRebels est notre festival annuel d’art et de musique, Trailer Park Festival. Il a lieu dans un skatepark à Copenhague, où nous nous installons une semaine avant avec les bénévoles et les artistes, transformant le skatepark en un lieu magique avec des caravanes et des surprises… L’année prochaine aura lieu le quatrième TrailerPark et tous les bénéfices vont à HeartRebels.
Il y a aussi beaucoup de choses qui vont se passer au niveau de la boutique en ligne et du site, comme certains le savent peut-être ! Ça va être génial, donc n’oubliez pas de vous inscrire à la newsletter !

Un message pour les filles qui vont venir à votre show samedi à Paris ?
Venez comme vous êtes. Bougez vos jolis petits culs français et amusez-vous avec nous !

 
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Site du collectif ArtRebels
Site de l’asso HeartRebels
Festival Trailer Park

 

* Soirée Wet For Me samedi 28 novembre au Nouveau Casino (Paris), avec Fagget Fairys, Krikor, Gwen, Tai Ni Po Ni
www.barbieturix.com
http://www.facebook.com/event.php?eid=169119146738&ref=ts

Retrouvez-moi en dj set à la before Wet for Me au 3ème Lieu, à partir de 21h !
http://www.facebook.com/event.php?eid=178701183089&ref=ts

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