Pour nous les hommes

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MEN, trio new yorkais en passe de devenir culte, rentre tout juste d’une tournée européenne d’un peu plus d’un mois. J’ai rencontré JD Samson, échappée du groupe mythique Le Tigre, Michael O’Neil et Ginger Brooks Takahashi lors de leur passage à Grenoble pour le festival « Les Femmes s’en mêlent » fin mars dernier.

Rescue : Pour quiconque ne serait pas familier avec votre travail, comment le décririez-vous ?
JD : MEN est un collectif musical et artistique basé à New York City. On aime penser que notre musique est de la musique « gay power », parfois nous l’appelons « destruction dans le club », et nous voulons offrir un super espace où les gens puissent être eux-mêmes et avoir des sensations fortes.

R : Comment en êtes-vous arrivés à travailler ensemble ? Est-ce que vous vous connaissiez depuis longtemps, ou est-ce que c’était plus du genre coup de foudre ?
(Rires)
Michael : C’était complètement un coup de foudre, mais on s’est rencontrés parce qu’on vit tous à NYC, et on a un groupe d’amis et d’artistes communs, qui constituent notre communauté là-bas… C’est plus où moins comme ça qu’on s’est rencontré. Notre amie Emily Roysdon avait envie de commencer un projet, et Ginger et moi on jouait dans un groupe à ce moment-là, et on avait envie de commencer un nouveau projet. Voilà une partie des raisons qui nous ont amenées à travailler ensemble. On a entraîné JD là-dedans.
JD : Emily m’a entraînée !
M : Oui, c’est vrai !

R : Comment est-ce que vous travaillez habituellement pour composer et écrire une chanson ? Est-ce que chacun d’entre vous à un rôle spécifique, ou est-ce que c’est plus un partage et une mise en commun d’idées et de savoir-faire ?
JD : Chaque chanson a débuté d’une façon différente. Certaines chansons sont nées d’une suite d’accords, d’autres d’un rythme de batterie ou d’un sample, certaines ont démarré à partir d’une idée, et chacun d’entre-nous à commencé une chanson différente. Ensuite on les travaille ensemble en studio, on les construit. Donc ça dépend.

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R : J’ai lu des choses assez incroyables à propos de l’approche de travail de Ginger, qui apporterait la philosophie de l’improvisation des arts visuels et les traduirait en sons. C’est une approche assez étonnante et passionnante… Est-ce que tu peux dire quelques mots à ce sujet Ginger ?
Ginger : Bien sûr… Je crois que JD travaille beaucoup comme ça aussi… Je dirais que c’est plus une attitude ou une façon de collaborer avec les gens… Et… Je ne sais pas !
M: Je peux dire quelque chose ?
G : Oui bien sûr !
M : J’ai le sentiment que l’approche de Ginger est très conceptuelle en termes de musique. Je crois qu’elle est plus du genre « POURQUOI ça sonne comme ça ? », plutôt que “COMMENT ça peut sonner comme ça ? ».
G : C’est vrai !
M : Je ne sais pas, peut-être que c’est lié.

R : Oui, dans cette interview – je crois que c’est JD qui disait que chaque membre du groupe a une approche spécifique en termes de musique : ne pas essayer de sonner juste ou de jouer les instruments de la façon correcte.
JD : Oui je me souviens, c’est moi qui ai fait cette interview. Oui je pense qu’on a tous un approche totalement différente concernant l’art, en général… On pourrait aller plus loin dans la réflexion… Mais… peut-être que ça suffit.

R : A chaque fois qu’on entend parler on qu’on lit quelque chose à propos de MEN, Le Tigre vient immédiatement après – ou avant. J’ai lu que JD, tu as appris à relâcher la pression qui en résulte – les comparaisons à Le Tigre, les attentes des fans – en étant simplement toi-même. C’est juste ?
JD : Oui, quelque chose qui a toujours été important pour moi est d’être simplement moi-même en tant qu’individu, et faire partie d’un projet à quel que moment que ce soit ne veut pas dire que c’est la seule chose que tu puisses être. C’est marrant, hier soir on jouait à Riorges, et on était sur le point de jouer la dernière chanson, et il y avait des gens pas très cool qui braillaient « Jouez Deceptacion ! » ou un truc du genre – parce qu’en fait c’est Deceptacon – et on a dit : « Cette chanson parle de, quand on fait quelque chose, et qu’après on fait autre chose, et c’est juste une question d’évoluer ! », ou un truc comme ça. De toute évidence ils ne comprenaient même pas ce que je disais, mais c’était…
G : Je ne me rappelle pas que tu aies dit ça ! (Rires)
JD : Simplement… ça arrive tout le temps ! Les gens s’attendent à ce que tu sois la même personne que tu…
G : Que tu étais il y a cinq ans !
JD : Exactement ! Tu sais, quelqu’un me demandait l’autre jour : « Le nouvel album de Gossip, il est tellement pop et tellement produit, est-ce que tu ne penses pas que c’est mauvais ? » Et j’ai répondu : « Non ! Les gens grandissent, les gens changent, tu sais, laisse les gens vivre leur vie ! Les gens meurent, c’est la vie ! Évolue ! Genre, laisse tomber ! »
Mais je ne veux pas effacer mon passé ! Je pense à tout ce que Le Tigre m’a apporté, parce qu’il m’a apporté tout ce que j’ai maintenant, donc…

R : Et vous, Ginger et Michael, comment est-ce que vous gérez ça ?
G : Je pense que c’est un atout majeur… Mais on n’est pas ce groupe non plus. On doit beaucoup à Le Tigre et à tous ces autres groupes qui existaient à cette époque et aux autres choses qui existaient avant, comme Bikini Kill, le mouvement Riot Girl. Donc je pense qu’on s’inscrit dans le même courant, et qu’on est juste à un endroit différent maintenant. Donc oui, je pense que c’est vraiment quelque chose de bien.

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R : Ginger et Michael, vous jouez aussi dans un autre groupe, appelé The Ballet, un groupe gay pop de Brooklyn…
G : Oui.
JD : Elle a dit « Vous jouez ».
G : Oh, on ne joue plus dans ce groupe. Je ne sais pas si Michael continue secrètement de son côté !
M : Non ! (Rires)
G : Non, ils font toujours de la musique et je crois qu’ils viennent juste de faire un nouvel album. Mais nous avons été très occupés à tourner.

R : Ok, je ne savais pas que vous ne faisiez plus partie du groupe.
M : On a dû se retirer.
G : On est parti, oui. En fait on est parti de The Ballet pour se concentrer sur MEN.
M : On voulait faire quelque chose qui soit un peu plus centré artistiquement et provocateur et expérimental.
G : Exactement. Oui. Je sens que dans ce groupe (MEN), je peux être vraiment moi même et explorer les différents aspects de qui je suis, et de qui nous sommes en tant que groupe.

R : MEN se focalise beaucoup sur l’énergie de la performance live, et en effet vous avez beaucoup joué et tourné depuis l’année dernière. Quels sont les ingrédients d’un concert passionnant et réussi ?
G : Le public est une part considérable je dirais, car dans nos performances… C’est une combinaison entre le public et ce qu’il se passe sur scène : on donne quelque chose, le public donne quelque chose… C’est une sorte de partage d’énergie, un échange qui se produit. Un très bon système son aide aussi !

R : J’étais à votre tout premier show à Lyon en Mai 2009. Est-ce qu’il y a eu une évolution, des changements dans votre approche du live depuis ?
JD : Je crois qu’on a simplement beaucoup grandi, et beaucoup appris… Tu sais cette semaine ce sera notre 100ème concert, la semaine prochaine. Et nous sentons que ce centenaire est très important – Est-ce que c’est comme ça qu’on dit ? Centenaire ? Pas vraiment.
M : Oui !
JD : Est-ce que ça ne veut pas dire 100 ans ? Enfin, bon. On joue depuis cent ans, et maintenant on est bien meilleurs ! (Rires)
Non tu sais je crois que beaucoup de choses ont changées, juste en terme de… Même aller plus loin dans le développement des chansons, et travailler avec différents types de performance multimédia qui ont lieu tout au long de notre set. Et on fait habituellement quelque chose de différent pour chaque concert, à chaque tournée. Cela peut être des accessoires de scène, ou la participation du public, ou des trucs comme ça. Donc oui, on essaie de garder tout le temps de la nouveauté. De nouvelles tenues…

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R : Les paroles de MEN sont éminemment engagées politiquement, elles parlent d’économie de guerre, des droits gays, du fait d’exiger des libertés. Est-ce une direction que vous avez délibérément choisie, ou bien est-ce simplement naturel pour vous d’amener des considérations politiques dans votre travail ?
JD : Oui je crois que c’est impossible pour nous de ne pas parler de la façon dont nous sommes touchés par ce qu’il se passe politiquement. C’est une différence majeure que je vois dans notre musique. Les gens pensent qu’on est juste didactique, qu’on parle de politique et qu’on prêche, mais en réalité je pense qu’on ne fait que parler de nos sentiments par rapport à cette politique, et peut-être que c’est la meilleure façon de créer une communauté. Ou, pas la meilleure façon, mais juste une façon plus communautaire de discuter de politique : Comment est-ce que cela nous touche ? Donc je crois que c’est assez impossible pour nous d’écrire une chanson qui parle de tout sauf… Même si on écrit des chansons d’amour, quelque part elles sont liées à la politique.
G : Ou à l’argent ! (Rires)
JD : Oui ou à l’argent. L’argent et l’amour !
G : Oui, en fait on parle de nos vies, donc…

R : C’est ce qui les rend percutantes, en fait… Probablement… Parce que cela vient de vos propres expériences.
Tous : Oui.

R : Avez-vous remarqué des différences entre le public queer américain et européen ?
JD : Une chose qui est vraiment différente, c’est la barrière de la langue. C’est une difficulté pour nous, mais on essaie vraiment de trouver des moyens pour que les gens aient une idée de quoi on parle. Et, je sais pas, il y a quelques trucs, cela dépend vraiment de la ville ou du club. Des fois, les gens sont vraiment bourrés… et alors le concert devient complètement différent… Ou parfois les gens ont vraiment envie de voir une performance qui ne soit pas vraiment musicale, mais plus une performance, vraiment, donc c’est tout à fait différent… Chaque concert, chaque lieu est une expérience totalement différente, on ne veut pas vraiment généraliser entre l’Europe et les États-Unis j’imagine. Sauf pour la barrière de la langue.
M : J’ai le sentiment qu’aux États-Unis – peut-être que c’est parce qu’on est plus connus là-bas -, mais le public a plus tendance à être complètement queer, ou d’esprit queer, ou… punk, où cette identité à l’intérieur de cette scène est très présente. Alors qu’ici… Comme hier soir, on a joué ce concert, et il y avait beaucoup… d’adultes, juste des gens comme qui dirait « normaux », qui viennent parce qu’un spectacle a lieu dans leur ville et pas parce qu’ils savent qui on est ou quoi.
JD : Oui, ce festival a été intéressant en fait… Je ne sais pas exactement qui faisait la promotion dans les petites villes, est-ce que qu’ils ont plus communiqué sur une performance artistique pour un public d’adultes ou… Par exemple, dans certaines villes, des jeunes enfants étaient là.
Donc vraiment… ce festival était intéressant. C’est notre deuxième tournée en Europe, et la première fois c’était il y a un an, donc… Je crois que c’est intéressant de savoir comment le festival a été promus. Parce que ce ne sont pas vraiment nos concerts, dans ce sens, tu vois ce que je veux dire.

R: Je crois que votre première tournée était beaucoup plus underground…
JD : Oui, et c’était NOS concerts, tu vois. C’était juste nous. Mais j’ai le sentiment que là les gens viennent voir le festival.

R : Oui, c’est la 13ème édition du festival. Donc il commence à être pas mal connu. Les gens aiment la programmation, donc ils peuvent venir aux concerts, quel que soit…
Tous : Oui, peu importe qui c’est.
M : C’est ce qui est bien à ce propos… Des gens qui viennent de façon inopinée. Et j’ai le sentiment que les gens ici sont un peu plus réceptifs à quelque chose qui ne correspond pas vraiment à la scène à laquelle ils s’identifient.

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R : En parlant de la scène queer : que connaissez-vous de la scène queer indépendante en Europe et / ou en France ?
G : La scène queer indépendante, mmh…
JD : Je ne sais pas si on la connaît en France, sauf lors de nos voyages à Nantes et Lyon où on l’a côtoyée d’assez près. Mais je n’ai pas connexion personnelle. On connaît des gens de la scène en Suède, à Londres, Berlin, mais on ne connaît pas vraiment la scène française…
G : À part le collectif Middlegender, c’est tout…

R (à JD) : Tu vas mixer avec le crew Barbieturix…
JD : Oui, vendredi.
R : C’est un collectif de filles très actif à Paris.
JD : Cool ! Oui je ne sais pas grand chose au sujet de cette soirée…
R : En fait la scène queer en France n’est pas aussi développée qu’à Berlin par exemple, mais elle commence à…
JD : Oui Mélanie (Tender Forever, ndr) nous disait que tous ceux qui sont gays en France quittent la France.

R : Hum… Non je ne crois pas ! Peut-être à Paris… Pas mal d’homos qui vivent en régions vont à Paris, où il se passe plus de choses.
Mais revenons à vos projets musicaux : Est-ce qu’il y a quelqu’un avec qui vous adoreriez collaborer ?

G : Joan Armatrading. On a fait une reprise d’une de ses chansons, elle est dans notre set. Elle s’appelle « My Family ». En fait elle joue à Londres le même soir que nous. On aimerait bien faire sa première partie ! Mais ce serait un peu un challenge ! (Rires)
JD : Avec qui d’autre on aimerait collaborer…
M : Talking Heads, David Byrne, comme ce sont d’énormes influences pour nous… Grace Jones. (Rires)
JD : Oui je crois que… Nous serions ouverts pour collaborer avec quiconque, dans le sens que notre groupe est de nature collaborative, cela fonctionnerait.
M : Daft Punk. (Rires). Il leur faut plus de guitares !
G : On fait déjà beaucoup de collaboration avec nos pairs, donc ce n’est pas quelque chose du genre « Oh, un jour, on fera ça ! ». Notre projet fonctionne déjà comme ça donc…
JD : Oui, pour nos premiers concerts à New York, on a travaillé avec des percussionnistes, des femmes percussionnistes, et elles ont joué sur notre set, on a supprimé les parties de batteries qui étaient sur les titres et c’était vraiment génial de faire ça. Je crois que cela a vraiment ouvert notre esprit à la collaboration, juste pour un concert ou deux, et c’était vraiment cool de réaliser qu’on pouvait simplement faire cela.
G : Et on a un autre projet qui découle de ça, on va au Mexique en août et on va jouer à Mexico, au Musée d’Art de là bas, et on va travailler avec cinq batteurs de Mexico.

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R: En parlant de collaboration, l’année dernière il y a eu un gros buzz concernant Le Tigre composant et écrivant pour Christina Aguilera. Et il se trouve que son premier single est sorti hier soir. Est-ce que c’est un des titres que Le Tigre a composé ?
JD : Je ne crois pas, je n’ai aucune idée de ce qui est sorti hier. (M. rit)
R : C’est « Not Myself Tonight », de l’album à venir Bionic.
JD : Oh non, ce n’est pas ma chanson.
R : Ok… Tu ne veux pas en parler ?
JD : Si ok, parlons-en, bien sûr !
M se levant de son siège : Je ne veux pas voir ça ! (Rires)

R : Combien de titres avez-vous composé sur l’album ?
JD : On a travaillé sur deux titres avec elle. Pour être honnête, ça a été vraiment… Ils ne savaient pas vraiment ce qu’il allait se passer avec le disque, et on n’en a pas trop parlé. Je crois qu’une des chansons est sur cet album et l’autre chanson dans le prochain disque, qui sortira dans six mois. Mais, je ne suis pas sûre, c’est tout ce que je sais.
Mais hier dans une interview, quelqu’un m’a dit que notre chanson était dessus, donc, je l’ai cru ! Mais… Honnêtement, c’était une expérience vraiment géniale de travailler avec elle, et c’était génial à tout point de vue, et c’est tout.

R : Es-tu contente du résultat ?
JD : Oui ! Totalement ! Je crois qu’on était qui on est, et on a simplement fait une chanson de Le Tigre. Christina a changé ce qu’elle voulait avec nous, et on a collaboré avec elle, et on a fait des chansons pop. Donc ce n’était pas si éloigné de ce que j’ai l’habitude de faire en fait. C’était un peu surprenant pour moi de me dire, « Oh c’est ce que je fais tous les jours en fait »… Mais c’est une personne exceptionnelle, une féministe exceptionnelle, donc j’étais vraiment fière de travailler avec elle.

R: Qu’avez-vous écouté récemment ?
JD : On a écouté des Cds, qu’on a fait pour la voiture, qui sont vraiment longs, et Michael en a fait un qui était vraiment déprimant, c’était de longues chansons indie déprimantes, mais c’était très bon en fait. Et Graham en a fait un… Qu’est-ce qu’il y avait dans sa compile ?
G : C’est un groupe de LA…
JD : Oh oui ! Dengue Fever, ils sont vraiment bons. Et… On est allés à South by South West (Festival à Austin, TX ndr), et on a vu tout un tas de groupes. Ginger et moi on est allées voir Rye Rye, et qu’est-ce qu’on a vu d’autre ce soir-là ? Oh, Girl in a Coma, et on a vu Xx dans une église, et qu’est-ce qu’on a été voir d’autre ? Oh, Michael et moi on a vu Hole et Snoop Dogg.
M : Ouais !

R: Lequel avez-vous préféré ?
JD & M. ensembles : Snoop Dogg !! (Rires)
M : J’aime vraiment Hole, mais c’est simplement plus ce que c’était. Et là je vais être la personne qui dit « Courtney pourquoi est-ce que tu ne peux pas rester la même !!! » C’était tout simplement pas vraiment cohérent. Snoop était juste exceptionnel !
JD : Ce groupe appelé Alpha Beat a joué aussi, et ils étaient très très bons. Je crois qu’ils ont fait la première partie de Lady Gaga en Europe ou un truc comme ça. Ils sont Suédois, et ils ont un live vraiment bon.
G : Oh et on a vu ce groupe de Portland, Oregon, Explode into Colours, est-ce que c’est comme ça qu’il s’appelle ?
JD et M : Oui.
G : Elles sont deux batteuses, et une guitariste. Je crois qu’elle joue de ce genre de guitare qui est plus basse, ou qui a plus de basses, ou…
JD : Elle a des cordes de basse sur sa guitare.
G : Vraiment ?
JD : Oui c’était marrant, pendant le concert, je me suis tournée vers Suzy et je lui fais « Est-ce qu’elle a des cordes de basse sur sa guitare ? » Et elle a répondu, « Oh, ça c’est bien », parce que, oui en fait.
G : Vraiment ? Parce qu’il y a aussi ce genre de guitares que Blonde Redhead utilisaient, comment elles s’appellent… Tu connais ce type de guitare ?
M : Baritone.
G : Baritone ! Oui, je pensais qu’elle utilisait ce genre de guitare.
JD : Je sais pas, Suzy m’a dit qu’elle avait des cordes de basses, donc… Je ne sais pas.
M : Quoi qu’il en soit, on les a vues !
G : C’était bien ! Vraiment bien.

MEN – Credit Card Babie$ live au festival South by South West

R: D’autres groupes que vous aimez en ce moment ?
G : Oh oui, on a joué avec ce groupe à New York, qui s’appelle Light Asylum.
M : Oh, oui !
G : Ils n’ont pas encore d’album, mais…
JD & G : Ils sont exceptionnels.
G : Ils sont deux, un chanteur et une autre personne qui joue, et c’est vraiment bien.
JD : C’est vraiment, vraiment bien.
G : C’est un peu industriel, genre l’indus du tout début des années 90, et…
JD : C’est génial. C’est mon groupe favoris. Quoi d’autre… Beach House c’est bien… The Very Best c’est bien.

R : Quels sont vos projets pour 2010 ?
JD : On va au Brésil, jouer dans des festivals, on va à Mexico pour jouer au Museum Rufino Tamayo avec les cinq batteurs dont Ginger parlait, on va faire un concert au MoMA de San Francisco, on joue au Michigan Womens Music Festival, on fait une tournée, on joue à la Toronto Pride et on fait une tournée canadienne…
M : On termine notre disque, qui est quasiment fini, on va le mixer, et essayer de le sortir dès que possible.

R : J’ai entendu dire que nous n’aviez pas encore de label pour le sortir ?
M : Non, mais on schmooze et on schmooze* ! (Rires)
G : On attend !
JD : Je crois que les options sont soit le sortir nous-même ou avoir quelqu’un qui le sorte pour nous. Et c’est si difficile de prendre une décision dans l’industrie de la musique en ce moment. Donc je crois qu’on verra ce qui se manifeste, si des gens nous font une offre vraiment intéressante, alors génial. Sinon, on le sortira nous-même.

* Le schmoozing (de l’allemand « schmoozen »//câliner) consiste à adopter quelques attitudes perspicaces afin de nouer des premiers contacts fructueux.


Interview audio bientôt en ligne sur www.chica-chic.com

Merci à Laurent Simon et au Ciel, Grenoble.

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Photos 2 et 3 : © Mag Courtois
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